2010 - Projet Cages à Palabre
Lycée Chaplin Becquerel à DECINES CHAPIEU

.

1 - Orientations
Alliance et connivence
Le besoin inné de coopération engendre les civilisations. Cette mise en commun des acquis individuels s'enracine dans les origines même de la vie. L'apparition de la sexualité des plantes et des organismes primitifs est un des exemples les plus spectaculaire de la fécondité du partage. Cette mécanique d'agglutination des génomes fait littéralement exploser l'évolution. La création d'une cellule par scissiparité est désormais supplantée et intégrée dans des processus plus complexes. Désormais la vie surgit du mariage de deux entités distinctes.
Ce principe d'alliance des différences est fécond dans de multiples domaines
du cellulaire au sociétal.
La ville de Décines Chapieu s'inscrit dans cette efficacité du rapprochement à des moments clé de notre histoire nationale. Cela commence par l'union de deux paroisses en pleine révolution française. Cela se poursuit, pendant les remises en question de " 68 ", en intégrant le Rhône et la communauté urbaine de Lyon.
L'origine fusionnelle du lycée polyvalent Chaplin Becquerel pose un autre acte concret de ce dialogue et de ce partage. Mon projet ambitionne de cristalliser ces hérédités de l'entente et les fortes aspirations de l'équipe de direction de faire cohabiter et fructifier les univers scientifiques, artistiques, philosophiques et poétiques. Dans ma proposition, l'expression de cette unité dans la diversité implique la création de deux sculptures connexes de connivences, l'une à l'extérieur, l'autre à l'intérieur.

Incarnation et conjonction
Les deux installations gémellaires invoquent les deux tuteurs référant du lycée en entremêlant tout ce qui les caractérise. Cela va des accessoires fétiches de Chaplin à plusieurs de ses films en passant par ce que j'appelle l'étoile de Becquerel.
Ce pictogramme des risques d'irradiation se combine judicieusement avec la grande roue engrenage du film des Temps Modernes. Les dentures évoquent les dangers des mécaniques, qu'elles soient classiques ou quantiques. Le fait de surdimensionner ces éléments représentatifs, ainsi que la canne et le chapeau melon du Vagabond, nous rend lilliputiens et nous ouvre les portes du fabuleux. Cette juxtaposition foisonnante d'attributs incarne et singularise l'alliance des deux établissements.
La scénographie fait vivre l'esprit ludique et scientifique des deux héros. Ils ont beaucoup de points communs au-delà de leur méticulosité et de leur ouverture d'esprit. Pendant que l'un imprime des aventures imaginaires sur des pellicules film, l'autre imprime des radio-activités naturelles sur des plaques photographiques.
A cinq ans, Chaplin monte sur scène et à seulement vingt-trois ans Becquerel montre que le champ magnétique peut souffler une étincelle électrique, une découverte presque poétique. Les deux chercheurs précoces et intuitifs ont chacun su suivre les traces de leurs parents. Ils sont à leur tour devenus des modèles et nous leurs héritiers. Pour traduire leur présence et la rendre plus proche, j'ai préféré utiliser des technologies de leur époque. J'aurais choisi d'intégrer de l'électronique et de l'informatique si les parrains du lycée avaient été des personnages contemporains comme Woody Allen ou Stephen Hawking. J'ai préféré valoriser le signifiant plutôt que le clinquant.


2 - Synopsis de construction

Chapeau bas
. . . .
La première installation fait environ 3,5 mètres de diamètre sur 2,4 m de haut. Elle se compose d'une cage en inox qui représente le chapeau mythique de Charlot, comme le logo du lycée. Les bords extérieurs forment une longue banquette circulaire. Le ruban du chapeau, également en inox, sert de dossier. Il reproduit une pellicule de film du cinéma muet.
L'ensemble repose sur trois prosceniums résultant de la fusion du pictogramme des radiations et de la roue engrenage. Les parties centrales forment trois banquettes basses autour d'une petite table représentant un bout d'arbre de transmission cannelé. Des parties engrenages apparaissent à l'extérieur sous les bords du chapeau.
. . . .
A quelques mètres, un poteau en forme de canne de 3 mètres de haut sur 21 centimètres de diamètre, est plantée en biais en bordure du flot lycéen de l'entrée. L'axe du cercle qui forme le col-de-cygne est parfaitement orienté sur l'étoile polaire. Son sommet est percé d'un trou conique pour laisser passer le soleil quelques minutes au moment de sa culmination. A cet instant singulier du milieu de la journée, le rayon solaire balaie un grand analemme** de 5 mètres de long, incrusté sur le sol. Il s'étire en perspective vers les portes de l'établissement et permet de déterminer, à un ou deux jours près, la date, les saisons, les équinoxes et les solstices et, à une ou deux minutes près, le vrai midi.
A cet endroit de Décines, l'heure vraie locale est en avance de 20 minutes sur l'heure de Greenwich
(à 6 secondes près). la gare de Meyzieu est, elle, précisément en avance de 20 minutes.

Des fibres optiques seront éventuellement noyées dans les prosceniums en béton. Elles déboucheraient en nombre sur les flans latéraux des volumes. Un générateur, peu gourmant et cadencé sur l'éclairage urbain, serait intégré dans chaque volume pour faire scintiller des centaines de points lumineux dans la nuit.

Chapeau levé
. . . .
La deuxième installation, similaire à la première, est plantée au cœur de l'établissement. Elle s'intègre dans la cour principale, proche des locaux élèves, en lisière de la noue, au croisement des péristyles transparents.
. . . .

. . . . . . . . . . Double analemme

La configuration est sensiblement différente et plus aérienne. Les plaques des sièges sont supprimées ainsi qu'un arceau sur deux du sommet. La roue des dangers modernes est complètement visible avec ses gros boulons reconnaissables. Elle est plus haute et sur pilotis pour les éventuelles montées de l'eau.
Le chapeau basculé à 45,77° vers le nord repose sur deux prosceniums par l'intermédiaire d'une charnière et deux vérins factices. Le haut s'appuie sur la canne orientée sur l'étoile polaire, parallèlement à l'axe de rotation de la terre. Deux ergots latéraux filtrent le soleil pour indiquer que le midi réel est celui du méridien avec deux analemmes dessinés en escalier sur le proscenium.

. . .. . .Position haute


. . . . .Position basse


3 - Scénario d'appropriation

Extra muros

La première installation est une escale totémique, le dernier poste avancé des insouciances.
Elle remplace les rites initiatiques des sociétés traditionnelles qui intronisaient l'enfant dans le monde de l'adulte. Cette ultime étape, à l'entrée du lycée, proche des Tulipiers de Virginie, est principalement représentée par la superposition de la cage ouverte chapeautant la roue étoile des dangers du progrès.
Ce décor géantifié est propice au développement des imaginaires parallèles de l'enfance. Il métamorphose le visiteur en héros des films de Chaplin où le faible est confronté aux pouvoirs et aux dangers. S'il baisse la tête, l'adulte peut venir se plonger, regressus ad uterum , dans cette cabane des connivences et complicités perdues. S'il s'assoit à l'extérieur du dôme fœtal, rejoint le monde des parents et de la vigilance qui caractérise leur relation avec leur progéniture. Ce banc panoramique protège sans étouffer. Il est un hommage discret aux parents d'élèves qui, un jour, acceptent de laisser partir leur enfant pour une instruction collective.
Le col-de-cygne de la canne est une arche symbolique d'entrée vers la connaissance. Au moment de son zénith, le soleil adoube les élèves qui marchent sur l'analemme du mouvement perpétuel.
Le soir venu, le col-de-cygne devient une porte des étoiles. Les habitants du quartier peuvent venir voir tourner les constellations autour de l'étoile polaire et s'évader dans notre galaxie.
Cet ensemble énigmatique et ludique singularise le lycée aux yeux des habitants du quartier et des flots importants de population qui transiteront vers le grand stade. Les structures sont robustes pour résister aux éventuels passages des houligans les plus entreprenants. Cette vitrine chargée de sens peut donner envie aux jeunes de faire ou de refaire des études.
Ce positionnement à l'extérieur du lycée est un acte important d'incorporation à la cité. Il est fondamental de marquer les esprits à cet emplacement privilégié. Je pense qu'il est possible de convaincre les décideurs concernés de la pertinence de cette implantation à l'entrée du lycée, d'autant qu'elle est aussi un outil urbain de spatialisation, diurne et nocturne.

Intra muros

La deuxième installation est le cœur sensible du lycée, au plus proche du foyer des élèves pour favoriser le lien et la circulation des idées. La proximité de la noue est importante. Elle représente le développement durable et la prise en compte de la nature. Ce fossé traverse le lycée de part en part pour drainer les eaux plein nord vers Grand Large. C'est là qu'il alimente le Rhône pour abreuver la Méditerranée et ensabler la Camargue. Une belle métaphore de l'apport de chacun au bien commun. Les fleuves n'ont pas qu'une seule source, mais mille racines.
Si cela est possible, la noue fera une boucle nonchalante autour de l'installation rapprochée de la cour pour mieux capter le soleil et l'attention des élèves.
L'agora pourrait se positionner sur un autre niveau gazonné, soit surélevé sur un tertre, soit au fond d'une cuvette formant banquette tout autour. Dans tous les cas de figure, la roue engrenage des dangers du progrès est montée sur pilotis pour être bien lisible et cette impression de pontons suggère les possibilités d'inondation due au dérèglement climatique. Cet enracinement spatialise le palabre dans le local.
Le chapeau allégé et renversé donne une dynamique d'évasion et s'accorde avec le parti pris architectural de transparence. Les charnières et les vérins mécanisent cette action et font penser à un camion qui vide sa benne. Ce coup de chapeau invite à l'évasion et à la réflexion par la technique. L'orientation du dôme vers l'étoile polaire spatialise dans le global.
La canne indique l'axe de rotation de notre monde et son appareillage solaire permet une spatialisation dans le temps. L'espace insolite est propice à philosopher et à phosphorer.

4 - Scénographie des symboles
Communication sous-jacente
Le langage symbolique a d'évidence précédé le langage verbal. Il exprime l'essence du sens qui nous anime et qui échappe à nos analyses cartésiennes. Les arts participent à développer nos capacités à capter et à apprécier ces réalités sensibles et subtiles. D'autres formes d'expression utilisent ce protolangage : les idéogrammes, les pictogrammes, les logos, métaphores, aphorismes, haïku et autres adages, les jeux de mots, humoristiques ou poétiques, jusqu'aux lapsus.
Foisonnement alchimique
Ma proposition artistique est un creuset où s'amalgament de multiples références aux parrains du lycée. Ce jeu d'imbrication de symboles aspire à éveiller la curiosité et la créativité du regardant, qu'il soit passant, étudiant ou enseignant. L'hétéroclisme de l'œuvre rend sa perception très personnelle et comme pour ses rêves, chacun est le mieux placé pour les interpréter. Un même symbole pourra être vu négatif ou positif suivant la personne et le contexte dans lequel il s'inscrit. La cage, par exemple, peut représenter l'enfermement comme la protection. En y entrant, un enfant verra une cabane ou se rappellera peut-être l'oiseau qu'il a libéré après avoir entendu la chanson de Pierre Perret sur le sujet. Un adulte sera traversé par des sensations issues des multiples cages de sa vie. Des barreaux de son parc de bébé à la cage au lion de Charlot en passant par la cage du parc de la Tête d'Or où il se rappellera qu'un ours avait dévoré un gamin, même si, dans la réalité, l'enfant eut seulement une jambe amputée. Les sources de nos ressentis se perdent dans de lointains souvenirs qui affectent fortement nos sensations et nos décisions de tous les jours. Les publicitaires ont très bien compris le pouvoir de ces remémorations profondes. La pédagogie a beaucoup à gagner en employant plus souvent, et à bon escient, ce merveilleux mode de langage d'évocation.
Filigrane de la globalité
Je tiens à invoquer le solaire à travers l'analemme. Ce 8 allongé matérialise le mouvement perpétuel de la terre autour du soleil. J'ai toujours pensé qu'il était à l'origine du caractère mathématique de l'infini.
Ce pictogramme naturel symbolise bien le développement durable et renouvelable et plus encore l'unité planétaire. En effet, il se révèle parfaitement identique sous toutes les latitudes de la planète et à n'importe quelle heure de la journée. A midi il est vertical et il se couche progressivement sur l'horizon en allant vers le soir ou le matin.
Ce 8 étiré est malheureusement trop peu connu, pourtant même un enfant de l'antiquité pouvait le révéler (voir Approche solaire). A ce titre, il incarne aussi nos capacités d'apprentissage individuel par simple sens de l'observation.
. . . .
Dans l'analemme, l'on retrouve l'Infini mathématique, le Perpétuel astronomique et l'Eternel mystique. En Chine, le 8 symbolise la renaissance, l'équilibre. Il est l'intermédiaire entre le ciel et la terre. Pour l'inauguration des jeux olympiques, 8 expatriés ont amenés la flamme à 8 heures 8 minutes au 8 ème mois de 2008.






5 - Mathé magique
De nombreux éléments silencieux charpentent mes œuvres. Cela va de la mémoire du lieu à son avenir en passant par l'environnement matériel et sociétal. Au-delà du contexte, j'interroge systématiquement les mathématiques pour structurer mon expression artistique. J'utilise des nombres particuliers comme le nombre d'or ou des formules que je fabrique sur mesure avec l'aide de mathématiciens www.cyclebi.com / perpetualisateur . Ces codifications discrètes singularisent et poétisent l'œuvre, un peu comme pour le haïku ou le poème en vers.
Racine carrée
Pour le projet Chapeaux Chaplin, j'ai choisi de mettre en exergue trois nombres parents exceptionnels : le 2, la racine carré de 2 (1,414) et la racine carrée de la racine carrée de 2 (1,189). Ils ont la particularité de pouvoir multiplier ou diviser à l'infini par deux, le premier les longueurs, le deuxième les surfaces et le troisième, les volumes. Pour donner une unité invisible, j'ai créé une suite de nombres en sympathie sous l'égide de ces trois coefficients mathé-magiques. Pratiquement toutes les dimensions des éléments sculpturaux sont puisés dans cette liste originale. Pour renforcer la symbolique d'alliance, j'ai calqué cette progression sur celle du standard de papier international le plus répandu dont le format le plus familier est le A4. Il est lui aussi construit à partir de la racine carrée de 2 et son format A0 fait joliment 1 mètre carré.
Les seules dimensions qui échappent à cette suite algébrique sont celles des sections de tubes en inox et celles qui résultent d'une parfaite homothétie avec la roue des Temps Modernes de Chaplin.

. . . .
Pensum initiatique et mathématique
Il était une fois un élève trop bavard qui eut la punition de reproduire, au té et au un tire-ligne, un dessin industriel deux fois plus grand sur un papier A3. Il passa son week-end à se torturer les méninges jusqu'aux larmes sans pouvoir résoudre le problème. Quand il multipliait les dimensions par deux le dessin ne rentrait plus dans la feuille ! Soit le prof se trompait, soit c'est la surface qu'il fallait doubler. N'ayant pas encore appris à résoudre ce problème, l'élève que j'étais choisit par tâtonnement la plus grande échelle possible pour remplir au maximum la feuille de papier. Ce n'est que plus tard que j'appris qu'il suffisait de faire appel à l'incontournable racine carrée de 2.
Constante astrale
L'analemme ** est un filigrane magique et discret des rapports de la terre avec le soleil.
Voici deux moyens ludiques de le dévoiler :
1 - Choisir un emplacement où le soleil rayonne toute l'année.
Installer en fixe un appareil-photo orienté au sud en direction du soleil.
Faire une photo par jour pendant un an à la même heure de la journée.
2 - Choisir pareillement un emplacement où le soleil rayonne toute l'année.
Planter un bâton sur une surface plane.
Au lieu de prendre une photo, cocher le sommet de l'ombre sur le sol.
Dans les deux cas de figure, on obtient un analemme universel. L'un sera le miroir de l'autre. Le deuxième sera plus ou moins étiré en longueur suivant l'inclinaison de la surface où il est dessiné.








6 - Précisions Techniques
Partenariat de construction
J'ai cherché à utiliser au maximum les compétences locales.
Toutes les structures en inox seront, par exemple, élaborées à Décines (cintrage, découpes laser et soudure). J'ai trouvé tous les corps de métier susceptibles de participer à la réalisation de l'œuvre, mais je peux encore modifier ce choix pour me rapprocher géographiquement du lycée et de l'avis de ses occupants. En effet, leur intervention peut, par exemple, faire changer la texture et la nature du béton qui compose les prosceniums de base. Cette modification peut elle-même entraîner un choix différent de technique de moulage que j'ai déjà prévu.
Voir en annexe les devis d'approche des partenaires à la construction.
Fondation
Chaque installation est scellée sur une dalle en béton armé de 20 centimètres d'épaisseur.
La première est légèrement en-dessous du niveau du sol pour recevoir un revêtement.
La deuxième est encore plus basse pour recevoir 20 centimètres de terre pour la pelouse. . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . Extra muros . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Intra muros

Résistance et entretient

Les Chapeaux et les Cannes sont réalisés dans un inox dit "décor" qui correspond aux normes en vigueur dans la région ( du 304L ou plus précisément du Z6 CN18.09).
Les prosceniums engrenages sont réalisés soit en Ductal ou un béton équivalent, soit en un autre béton très résistant composé d'agrégats sur mesure pour avoir un aspect personnalisé.
Ces matériaux sont simples, durables et ne demandent pas d'entretien particulier. Les tags sur l'inox sont facilement nettoyables et les formes en béton seront traitées anti graffitis.
Une note de calcul sera effectuée, par un bureau d'études, pour une totale sécurité des structures.
Calendrier de construction
Il dépend des dates où je pourrai couler les deux dalles de béton armé qui porteront les deux installations ( creusement des excavations, temps de repos des fouilles, ferraillage et coulée des dalles, temps de prise). Pour l'effet de surprise, je préfère retarder le moment d'installation des éléments sur place. Là aussi, je reste dépendant des contraintes et des désirs de chacun.
Il me faut 4 à 6 semaines pour finaliser les plans et les devis et laisser le temps au bureau d'étude de faire la note de calcul avant de passer commande.
Au plus tôt, les entreprises peuvent commencer le travail de 2 à 6 semaines après un feu vert et un acompte. A part le traçage des deux analemmes, tous les éléments sont réalisés à l'extérieur de l'établissement. Certains le sont parallèlement.
- Chantier Inox :
Réalisation 2 chapeaux et 2 cannes (3 mois)
- Chantier Béton
Premier temps : réalisation 2 prototypes -(1 mois)
Deuxième temps : réalisation 2 moules en acier ou en silicone renforcé -(2 mois)
Troisième temps : réalisation 6 + 2 tirages en béton Ductal ou en béton architectonique - (2 mois)
L'installation des œuvres se fera en deux temps. La pose des prosceniums en béton puis les structures en inox.
Outil de projection analemme. : fabrication finie avant l'installation des œuvres.
Implantation
. . . .

7 - Compagnonnage
Ce terme résume mon projet de Médiation, une démarche empathique de partage et de transmission de la connaissance.
Au passage, je tiens à rendre hommage à Georges Charpak qui vient de nous quitter sans faire de bruit. Cet humaniste, prix Nobel de physique, nous laisse entre autres héritages les ateliers Main à la Pâte des collèges. Un remarquable exemple de ce que l'on doit intensifier dans les lycées. Comme lui, je pense qu'il faut avant tout donner envie d'apprendre.
La soif de connaître et de comprendre repose sur des mécanismes émotionnels allant du simple besoin individuel de découverte à celui plus collectif d'être aimé. L'admiration d'une personne est une de ces dynamiques qui favorisent la construction de l'individualité. Les premiers modèles d'imprégnation peuvent être un parent, un enseignant, un savant, un délinquant ou même un président. Cette mécanique d'identification, particulièrement à l'œuvre au moment de l'adolescence, fait que la meilleure façon d'éveiller la curiosité et de transmettre le savoir passe par l'exemple. C'est dans cet esprit que je compte motiver des projets participatifs.

Préliminaires

Au-delà de mes suggestions, je suis prioritairement ouvert aux propositions.
Dès le feu vert de réalisation, je compte rencontrer un maximum de personnes concernées par le devenir éducatif du lycée. Des élèves aux enseignants en passant par les associations et organisations culturelles sans oublier les parents d'élèves. Les deux kiosques ont spécialement été conçus pour servir de prétexte à la réflexion et à l'action. L'ouverture du lycée au cinéma et à l'astronomie a beaucoup orienté cette démarche. Le foisonnement des symboles et des références est propice à lancer une grande variété de projets d'accompagnement.
Travail du chapeau
Je propose l'idée d'utiliser les rubans film des chapeaux en interfaces de communication entre le lycée et la cité, en particulier entre les élèves résidents et ceux qui sont déjà sortis ou pas encore entrés. Pour lancer la coutume, un projet interdisciplinaire peut être organisé et présenté à l'occasion de l'inauguration.
. . . .
Il serait composé d'expressions écrites et graphiques sur de simples feuilles A4 collées à la suite, comme des images d'un film, sur les deux faces des dossiers. Cela pourrait aussi bien être des maquettes de tags ou des textes de rap comme des réflexions scientifiques, humanistes ou poétiques. La face intérieure du chapeau installé sur le parvis pourrait accueillir les expositions des plus jeunes. Cette expérience doit impérativement répondre à un besoin réel d'expression et de communication dans la cité. Cette pratique de rue, plus ou moins cadrée, demande un investissement des élèves et des associations. Je sais par expérience, www.cyclebi.com/humus , que l'affichage publicitaire sauvage est difficile mais pas impossible à endiguer. Si les jeunes sont concernés, en particulier ceux de l'extérieur du lycée, ce seront les premiers à faire respecter les lieux, d'autant qu'ils les investiront en dehors des heures d'ouverture de l'établissement.

En cas de recouvrements intempestifs, les parties lésées peuvent facilement et à peu de frais être effacées et renouvelées. En surface, le panneau extérieur du chapeau du parvis correspond à 20 pages d'un quotidien. Cette utilisation collective sur plusieurs jours est une utilisation positive de la forêt. A tout moment, le papier peut être décollé d'un coup de Kärcher.
. . . .
La Rue a une riche culture non reconnue. Elle pourrait avoir un minimum de visibilité devant la porte de l'intégration officielle. Ce serait aussi une passerelle pour garder le contact avec ceux qui ont quitté l'enseignement. La colère des cités prend sa source dans le manque de reconnaissance. Il faut impérativement persévérer pour monter des projets basés sur la confiance et le partage.
Autres exemples d'exposition sur bandeau
1 - Une communication sur les deux installations artistiques. Projet, réflexions et autres réactions.
2 - Une exposition de dessins, tags ou autres graphismes susceptibles d'être réalisés en fresque.
3 - Une exposition de textes, slam ou autres, susceptibles d'être vocalisés en public.
4 - Un reportage sur la grande fresque qui vient d'être inaugurée à Vevey où Chaplin à passer les vingt cinq dernières années de sa vie: une évocation de films sur la façade de deux tours HLM.
.. . .
Liaison Internet
Les différentes étapes de réalisation sont mises en ligne au jour le jour et il est possible de laisser des messages pour entamer un dialogue.
Voir exemple de suivi : www.cyclebi.com/martinique
Signalétique
J'ai prévu une même plaque de présentation pour les deux installations. Sa rédaction est, elle aussi, ouverte à participation.

Approche solaire

Le soleil devrait prendre plus de place dans notre culture. Je propose trois possibilités d'ateliers sur le sujet.
1 - Réalisation de Chronomètres Solaires (une exclusivité de mon invention).
Ils se composent d'une portion de sphère creuse dans laquelle est dessinée une succession de cercles concentriques. Juste au-dessus, au centre de la sphère, est placé un repère. Ce peut-être un croisement de tiges ou le creux d'une rondelle. Pour faire fonctionner le chronomètre, il suffit de l'immobiliser parfaitement orienté sur le soleil. Dans cette position le rayonnement solaire aboutit au centre des cercles concentriques. Plus le temps passe, plus le repère mobile s'éloigne du point central. Chaque fois que le repère coupe un des cercles, il indique une portion de temps passé. Ces graduations sont étalonnées, empiriquement ou mathématiquement.
Elles peuvent indiquer des portions ou des multiples de minutes. Tous les calculs partent du fait que le soleil se déplace de 360° en 24h, soit 15° en 1h, soit 5° en 20 minutes, soit 1° en 4 minutes. De simples petits calculs de trigonométrie permettent de déterminer le diamètre de la sphère et des cercles concentriques pour graduer les écarts de temps. Plus l'appareil est grand, plus il est précis. Pour avoir une interaction temps et espace de
1 cm = 1 minute il faut que le rayon solaire fasse 2,29 m (= rayon de la portion de sphère = distance buse à l'intérieur sphère)
Exemple : un bol de 30 centimètres de rayon et de 45° pourra chronométrer jusqu'à 1h30 . Pour mesurer les écarts de 10 minutes, il faudra faire des graduations d'environ 6,5 millimètres.
2 - Réalisation d'un cadran solaire mobile original sur l'axe de la canne parallèle à l'axe de rotation de la terre. En l'orientant, il donne la date et l'heure. Si, à l'inverse, on règle ses graduations sur l'heure et le jour de l'année, il indique la direction du soleil, même s'il est masqué par les nuages ou derrière la terre.


3 - Participation à la réalisation d'un appareillage de projection à base de lasers. Il servira pour le traçage des analemmes de l'œuvre. Il permettra aussi d'en dessiner sur n'importe quelle surface irrégulière ou compliquée comme un escalier.
Il pourra aussi être utilisé pour transformer en très peu de temps des éléments du mobilier urbain en cadran solaire de précision. Il faut d'abord positionner parfaitement l'appareillage par rapport à la verticale, l'horizontale et le nord géographique. Ensuite, il suffit de graver le dessin de l'analemme projeté sur le sol ou tout autre surface.

Calendrier de médiation
Il dépendra des choix pris en commun. Pour l'instant, j'envisage de venir cinq fois dans la ville pour ce travail de médiation. Il pourra s'étaler dans le temps.

. . .
Epilogue

Nous sommes à une période charnière qui ressemble à la fin du Moyen Age et au début de la Renaissance. Les nouvelles féodalités sont mercantiles. Elles sont protégées par de hauts murs de plus en plus épais qui étouffent la cité. Il faut faire rentrer la lumière en remplaçant les meurtrières du sécuritaire par les fenêtres à meneaux du culturel. Il faut inventer de nouveaux us et coutumes qui rendront les portails de sécurité obsolètes comme les ponts-levis. Il faut remplacer les croisades par des connivences

 

Frédéric JAUDON - 06.60.82.60.42
144, rue du chemin vert, 75011 PARIS

Dossier Artistique : www.cyclebi.com / dossier
Rétro parcours : www.cyclebi.com / jaudon
HUMUS Urbain : www.cyclebi.com / humus
Model Maker : www.cyclebi.com / lma
Années 70 : www.cyclebi.com / 1970
chine : www.cyclebi.com / chine
Vélo bi : www.cyclebi.com

philanthropie : www.cyclebi.com / philanthropie